Depuis plusieurs années, les sportifs, et notamment les marins, partagent un peu plus tout ce qu’il se passe à terre, quand ils ne sont pas sur l’eau. Je ne sais pas si c’est toujours intéressant à lire, mais je me dis que ça a au moins le mérite de montrer que les choses arrivent rarement sans un gros boulot derrière. Et puis, c’est un peu comme un iceberg : certains vont se contenter de regarder la partie émergée et de trouver ça magnifique sans vouloir en savoir plus, et ceux qui auront envie d’en savoir davantage peuvent aussi plonger avec nous pour découvrir tout ce qu’il reste en dessous…

Parce que, comme dans cette métaphore - pas hyper originale je vous le concède -, la proportion est vraiment, vraiment du côté des coulisses ! En ce moment, je m’entraîne à bord de ce nouveau Class40 trois-quatre jours toutes les deux semaines. C’est peu, me direz-vous, mais c’est déjà conséquent par rapport à tout ce qui doit être mené en parallèle.

Prospection et introspection 

La semaine passée, « tout le reste » s’est majoritairement passé devant mon ordinateur et mon téléphone. C’est assez évident que l’esthétique actuelle de ce joli bateau est assez dépouillée, mais ce n’est pas franchement pour rendre hommage aux amateurs de déco minimaliste… La recherche de partenaires bat son plein, et vu les premières sensations qu’on a eu à bord, ça nous donne de nouveaux arguments pour relancer la quête. Ou un regain de motivation. Ce bateau va être performant, on en est certains avec Corentin. On sait que ça peut être un super outil de communication, et surtout une potentielle bonne affaire car notre budget n’est pas énorme, alors qu’on peut viser très haut.

Ah ça pour être blanc, il est blanc. 

Donc comme chaque semaine, c’est un peu le « jour de la marmotte ». Je reçois souvent des messages de jeunes marins qui me demandent comment on recherche des partenaires, mais je ne connais pas la recette. La mienne, c’est de chercher des gens à qui parler du projet, qui peuvent me permettre d’accéder à d’autres gens à qui parler du projet, qui elles-mêmes seront susceptibles de parler à d’autres personnes… et ainsi de suite jusqu’à ce qu’un jour ça arrive à l’oreille d’une personne qui se dise « tiens, j’ai envie de rencontrer ce marin, son histoire me parle, il y a quelque chose peut-être à imaginer. »

Semer, semer, semer. Là aussi, on a encore vu métaphore plus originale, mais au moins celle-ci est de saison…

Voilà donc une partie de mon programme de la semaine passée : envoyer des mails, passer des coups de fil, essayer de trouver quelques minutes pour des gens qui ont bien d’autres priorités et c’est normal, mais pour nous c’est primordial. Parfois, c’est déjà une sacrée réussite de trouver les mots justes qui donneront envie à l’autre de se dire « tiens, je prends 5 minutes pour en parler autour de moi »…

Cette prospection s’accompagne généralement d’une phase d’introspection, puisque l’idée est bien sûr de parler du projet de cette année, mais aussi de se projeter sur la suite. Bien sûr, j’ai envie de durer sur l’eau, 2026 est une année importante avec une nouvelle Route du Rhum, et j’ai envie de prendre ma revanche après mes péripéties de mât de la dernière édition, et viser mieux qu’un Top 10. Donc ça réfléchit, ça cogite, ça ne s’arrête jamais.

Défouloir et gestion de conscience

Enfin si, heureusement, pour aller faire du sport et évacuer (un peu) de cette pression constante ! Je profite de mes semaines à terre pour faire le plein d’activités physiques qui vont me permettre de rester en forme sur l’eau. C’est loin d’être anecdotique, et pourtant c’est souvent un truc qui saute quand les journées sont chargées – parce qu’on préférerait faire sauter la compta, mais la compta nous rattrape toujours…

Ah, et puis pour conclure ce qui m’a occupé la semaine passée, c’est un petit motif de satisfaction personnelle ! Il y a un an et demi – et suite à cette fameuse Route du Rhum, vous voyez qu’il faut vraiment que j’y retourne – je me faisais opérer du ménisque. Alité pendant quatre semaines, j’avais dépéri et mon entourage m’avait instamment prié – comprendre avait menacé de me laisser seul – si je ne trouvais pas des occupations intelligentes pour m’empêcher de râler de mon inactivité forcée.

Dans notre métier, il y a beaucoup de logistique liée aux déplacements de charges – quille et mât principalement. Longtemps, je ne suis pas très fier de l’avouer, j’avoue avoir un peu triché… Immobilisé par mon genou, je me suis dit que j’allais rentrer dans la légalité. Et un an et demi après avoir repassé mon code – quelle plaie, effectivement il faut vraiment se faire opérer pour s’y coller ! – je suis très heureux de vous annoncer que j’ai désormais mon permis B ! Une journée de formation pratique et théorique, une demi-journée d’examen, et me voilà un peu plus blanc qu’avant – mais promis je n’ai jamais eu d’accident avant. Bref, ne faites pas comme moi, n’attendez pas pour passer votre permis remorque. Je ne dirais pas que je dors mieux depuis, mais ma conscience est un peu plus légère… même si ma semaine n’en n’a pas été moins dense pour le coup ! Et puis il faudra bien que je me reconvertisse si je ne trouve pas de partenaires…

Ceci est un marin concentré, mais surtout un marin avec le permis B. 

 

 

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