Qualifié pour la Mini Transat !

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     Un mois après l'arrivée de la Mini en Mai à La Trinité sur Mer, c'est désormais à Douarnenez que la flotte des Minis 6,50 s'est installée. Près de trois semaines sans régates consacrées pour ma part à optimiser le bateau pour gagner encore en performance sur l'eau, à entretenir de manière préventive les points névralgiques du 716 pour continuer à naviguer en évitant toute avarie, mais aussi et surtout à m'entraîner pour continuer à appréhender le fonctionnement de Raoul Pastèque dans ses moindres détails.

     L'occasion également de travailler l'aspect communication autour du projet dans le but de convaincre des partenaires de partager cette extraordinaire Aventure. Alors que nous sommes désormais à trois mois du départ de la Transat, il est indispensable pour moi de concrétiser des partenariats pour pouvoir m'aligner dans de bonnes conditions, et réussir à poursuivre la belle performance sportive débutée au mois de mars.

   

Convoyage de nuit vers Douarnenez en compagnie des dauphins...

 

Le Trophée MAP, première étape Douarneniste de la saison

     Epreuve historique du circuit, le Trophée MAP (en hommage à Marie-Agnès Péron, disparue en mer lors de la Mini Transat 1991) est une boucle de 220 Nm entre l'île de Sein, la baie d'Audierne, les Glénans, l'île de Groix et le phare des Birvideaux. Le départ de Douarnenez est (comme il le sera pour celui de la Mini Transat en septembre) donné très proche de la côte et deux bouées sont à contourner devant le port avant de partir en direction du Raz de Sein, maximisant la visibilité pour les spectateurs qui ont pris place sur la côte.

     Je prends un bon départ qui me permet de naviguer devant la meute tout de suite et de bénificier d'un vent "frais", c'est-à-dire non perturbé par les voiles de concurents trop proches (c'est qu'ils sont nombreux !). Je passe les deux premières bouées "spectacle" en 3e position mais nombre de concurrents sont vraiments proches alors que nous commencons à longer la côte. Avec un vent particulièrement faible venant de terre, l'enjeu pour chacun d'entre nous est de trouver le bon compromis entre une trajectoire au plus court près de la côte et une route légèrement plus écartée des falaises où l'on rencontre en théorie un peu plus de vent. Je ne suis pas forcément en réussite sur la première moitié de ce bord, je perds quelques places avant le Cap de la chèvre où l'on assiste à un nouveau départ. Les premiers bateaux tombent dans une zone de transition sans vent et restent englués dans la pétole. J'ai un bon feeling et la réussite avec moi quand je décide de faire franchement le tour de cette zone sans vent et c'est en tête de la flotte que je franchis la pointe du Van, et continue ma route vers le Raz de Sein dans le nouveau vent de Nord Ouest, toujours peu soutenu. Je suis en compagnie de Fidel Turienzo, jeune espagnol plein de talent qui navigue sur un prototype d'ancienne génération (304), et nous avons créé un petit trou sur nos poursuivants.

Quelques minutes après le départ - Crédit photo : Jacques Vapillon

     Nous contournons le Raz de Sein dans des conditions épiques où le vent faible et le fort courant nous font perdre littéralement le contrôle de nos bateaux pendant plusieurs centaines de mêtres, avant de pouvoir enfin faire porter nos spis et faire route en direction de la pointe de Penmarch, au sud de la baie d'Audierne. Mon compagnon de route espagnol gère le coup un peu mieux que moi, je le talonne désormais de quelques longueurs. C'est désormais une bataille d'empannages dans un vent un peu plus stable (une dizaine de noeuds) qui démarre. Je reprends la tête de la flotte mais assiste au retour très pressant des cadors du début de saison, le 800 de Frédéric Denis et le 865 de Davy Beaudart. C'est en troisième position que je passe au sud des Glénans et prend la direction du nord de l'ïle de Groix, talonné par Ludo Méchin sur le 667 et Luke Berry sur le 753...

     Au milieu de ce bord nous nous faisons rattraper par un grain orageux, le vent est plus soutenu et nous gratifie même d'une petite risée à 25 noeuds ! Cette montée soudaine du vent fait partir en vrac quelques bateaux autour de moi et après deux situations un peu chaudes à bord du 716, je décide d'affaler pour mettre un spi plus petit. Le temps d'effectuer le changement de voile, le nuage nous a dépassé et le vent commence à mollir de nouveau... il faut changer à nouveau de spi ! Dans cette phase, je creuse un peu l'écart sur les bateaux en vrac mais ne peut que constater que le 753 et le 304, qui n'ont pas effectué de double changement de spi, sont allés bien plus vite... Ils ressortent du contournement de l'île de Groix quelques longueurs devant moi. Le 800 en 2e position est encore à porté de tir mais le 865 est un peu parti, j'ai du mal à distinguer son feu de mât dans l'aube naissante. Le vent se renforce et refuse, après une phase bien loffée sous grand spi où Raoul Pastèque est particulièrement à l'aise, il faut affaler. Je décide d'envoyer le gennaker quand Luke (753), juste à mon vent, décide d'envoyer le code 5 (un peu plus grand). Un "bord de sanglier" comme on dit chez nous, qui dure une demi-heure, et me permets de faire une petite pointe à plus de 16nds, vitesse max de la course. Au coude à coude, nous revenons très fort sur le 800 et larguons un peu le 304. Quand nous enroulons le phare des Birvideaux pour repartir au près, nous sommes encore bien groupés.

Crédit Photo : Simon Jourdan

     Après avoir atteint le point le plus sud du parcours la marque suivante est l'occidentale de Sein, ce qui au vue des conditions météorologiques annoncées s'annonce être une grande remontée de 80 Nm dans l'axe du vent à tirer des bords. Deux fois la route, trois fois la peine, une vraie partie de plaisir quoi ! Le passage d'un front prévu pour la fin d'après-midi avec une rotation du vent à droite dicte la stratégie de chacun, cependant nous ne partageons pas tous la même interprétation. Le but du jeu est de se trouver à droite de ses concurrents lorsque le vent tournera à droite pour prendre la bascule dans le bon sens... mais quand arrivera exactement cette bascule et où en serons-nous sur le parcours ? Mes concurrents virent en direction du nord alors que je continue ma route vers l'ouest, l'idée est dans un premier temps de se placer à gauche du paquet pour prendre une rotation à gauche de début de journée dans le bon sens... les écarts latéraux sont significatifs et j'ai un peu la boule au ventre en attendant cette fameuse première rotation... Comme attendu, le vent finit par tourner à gauche et mon placement paie, le bras de levier avec mes concurrents directs étant important, le gain l'est tout autant.

     J'ai remarqué depuis le début de cette rotation que les concurrents ayant viré plus tôt et donc plus proches de la côte semblent toucher un vent un peu plus soutenu et un peu plus à gauche que ce que je touche pour ma part un peu plus au large. De la perte donc, le suspens est haletant... Le bien-fondé de mon placement à gauche réside essentiellement dans l'appréciation de notre timing d'arrivée à la côte au nord des glénans par rapport à celui du passage de front et de la rotation du vent à droite. Mes concurrents arriveront en butée à la côte avant moi et seront contraint de virer de bord. Si le vent est toujours à gauche, ils feront alors un cap qui les amènera à croiser derrière moi et je passerai à la caisse... au contraire si le vent tourne alors à droite, ça sera à moi de faire cap derrière eux... Après une journée passée assez loin de mes concurrents, nous nous regroupons en fin d'après-midi en approche de Penmarch et le constat est le suivant : je passe 5e derrière le 800 en tête, le 753 en seconde position, le 865 troisième et le 304 (encore lui !!!) quatrième. Je suis un peu déçu car la rotation à droite est arrivée 40 minutes trop tôt pour que je fasse un petit hold-up, cependant le bilan de la journée n'est pas si négatif puisque les écarts avec mes prédécesseurs ne sont pas énormes et qu'il reste encore de la route à faire...

Crédit Photo : Tanguy Le Glatin

     De Penmarch à la Chaussée de Sein, nous sommes toujours au près à tirer des bords. Le vent derrière le front est désormais établi autour d'une petite vingtaine de noeuds et la fatigue des premières 36h de course se fait de plus en plus pesante. Je me sens épuisé et je sais que la fin de course va se courir au portant. Il faudra attaquer et être lucide pour finir la course de belle manière, je décide donc de profiter de ces quelques heures au près dans un vent établi pour aller me reposer en enchainant quelques siestes de 20 minutes. C'est dans cette baie d'Audierne que je concède des longueurs précieuses sur le trio de tête, que je ne rejoindrai plus. J'arrive à l'Occidentale de Sein avec le 304 juste devant, le 667 et le 630 sur les talons. Les petites siestes m'ont fait du bien et j'attaque sous grand spi, le bateau va vraiment très vite à cette allure et c'est extrèmement plaisant de naviguer dans cette nuit au clair de lune assez fascinant.

     Je contourne la basse du Lis devant Camaret en 4e position après avoir fait le break sur mes poursuivants directs, il reste moins de 20 Nm à parcourir et j'en ai 2 d'avance sur le petit paquet qui me suit. Une dernière bouée à contourner au sud du Cap de la Chèvre avant de faire route directe sur la ligne d'arrivée réduit les choix de trajectoire et désormais, le classement semble scellé. C'est sans compter sur une dernière transition de vent au soleil levant à quelques encablures de la ligne où nous nous arrêterons chacun notre tour avant de boucler les dernières longueurs du parcours au près... Une dernière situation légèrement stressante pour en finir avec un Trophée MAP plein de rebondissements et d'enseignements

Un besoin insatiable de refaire le match dès le bateau amarré au ponton...

     Avec cette quatrième place je remplis pleinement mon objectif initial d'être dans le top 5. J'ai la sensation sur cette course d'avoir accroché la "D1" en naviguant régulièrement aux avants-postes. Le bateau va de plus en plus vite, je le connais de mieux en mieux, je prends énormément de plaisir à régater... C'est donc un bilan très encourageant pour la suite, car je sens qu'avec un peu plus de réussite j'ai une belle carte à jouer

     Ce Trophée MAP restera aussi cher à mon coeur car, s'il a été éprouvant physiquement et tactiquement, il marque aussi ma qualification officielle pour la MiniTransat 2015 ! Avec désormais plus de 1000 milles en course sur mon fidèle Raoul Pastèque, je suis désormais assuré de pouvoir être sur la ligne de départ. Vous êtes nombreux à me suivre, et c'est aussi grâce à votre soutien que j'en suis arrivé là, merci à vous.

     Pour ce qui est de la suite, elle va arriver très vite, puisque je suis déjà en pleine préparation du Mini Fastnet, une course en double de 600 milles, dont le départ est prévu de Douarnenez dimanche 13 juin. Encore une occasion de montrer le potentiel du bateau pour séduire des sponsors, alors n'hésitez pas à me joindre si vous êtes intéressés ou si vous avez de bons contacts ! 

A très vite !

Crédit Photo : Simon Jourdan

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