L’heure est venue de vous donner quelques explications, après cette année particulièrement chargée, qui vous éclairera peut-être un peu sur la manière dont se construisent des projets de course au large (spoiler : dans la galère, souvent, mais aussi dans l’exaltation, une souplesse qui confine parfois à un numéro de contorsionniste, et surtout beaucoup de partage !)
On rembobine donc à la fin d’année 2024, où je mets à vendre mon Class40 Project Rescue Ocean. Après quatre très belles années à son bord, je commence à en avoir fait le tour, et surtout cela correspond à un cycle avec mes partenaires. Les contrats s’achèvent, il est temps de réfléchir à la suite, et je vois la mienne sur une autre monture. Les premières discussions s’entament avec les acheteurs intéressés, et, un peu comme pour un bien immobilier, la ronde des visites et négociations commence, et durera tout l’hiver.
Dans le même temps, il faut me placer ! La course au large, comme beaucoup de métiers, a ses propres codes, et surtout ses cycles. Coup de bol pour moi, les années impaires sont des années « en double » : l’objectif principal de la saison est la Transat café L’or, qui se court à deux. Pour y participer, il faut donc avoir son propre bateau, ou s’associer à un skipper qui a le sien.
Comme souvent dans les microcosmes, il n’y a pas vraiment de petites annonces publiées ou d’entretiens d’embauche en costume et bottes de ciré, mais il faut réussir à faire savoir qu’on « recherche de nouvelles opportunités » ! Après quelques échanges, Corentin Douguet me propose de partager sa saison, sur un Class40 flambant neuf, au design inédit. Le deal est conclu – moyennant une participation financière au budget – et me voilà casé pour 2025 !
Dans un monde où l’on a rarement le luxe de se projeter sur le long terme et où les projets se construisent au fil des contrats, c’est déjà une satisfaction. Mais impossible de s’en contenter non plus, et ça tous les joueurs d’échec le savent : il faut toujours penser au coup suivant, voire aux quatre d’après !
Surtout qu’après 2025 vient… 2026 (ah je vous avais promis de la pédagogie, vous voilà servis). Non, je ne compte pas me présenter aux élections municipales, mais par contre la Route du Rhum, ça me branche bien. Comme les Jeux Olympiques et le Vendée Globe, le rendez-vous malouin revient tous les quatre ans, et pour le coup, c’est du solitaire, donc pas le choix : si tu veux y être, il te faut ton bateau. CQFD, au boulot !
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