Trophée MAP, première victoire en solo !

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Il existe des règles immuables qui régissent la vie d'un coureur de la classe Mini 6.50  : connaître l'histoire des Halfs par coeur, avoir sa crème anti-frottements préférée, douter de son système d'énergie à bord, se faire chambrer par Denis Hugues, etc... Et surtout, dès qu'arrive le mois de juin, mettre le cap sur Douarnenez ! Deux courses s'y déroulent successivement en moins de quinze jours : d'abord, le trophée Marie-Agnès Péron en solitaire, puis le Mini-Fastnet en double.

C'est peu dire que j'attendais ce rendez-vous annuel avec impatience. Déjà parce que j'adore l'ambiance de cousinade qui règne chaque année sur les pontons de Tréboul, où l'organisation a toujours le don de nous accueillir encore plus chaleureusement que l'année précédente (et c'est une sacrée performance !). Et puis parce que ce début de saison, quoique très prometteur avec trois podiums en trois courses, me laissait un petit goût d'inachevé... La première place m'échappait encore – de seulement quelques minutes sur les deux dernières courses ! C'est donc bien décidé à mettre un terme à cette réputation de Poulidor que j'arrivais sur les pontons finistériens, avec une Tartine cherche partenaire au taquet !

Malheureusement, la météo, de nouveau, n'a pas été tendre avec nous. Comme lors de la Mini en Mai, une tempête s'invite sur le trophée MAP et nous oblige à modifier à la fois le parcours et l'heure du départ. De 220 milles, la régate n'en fera plus que 80 pour éviter de voir un seul bateau sur l'eau le vendredi. Là encore, on ne peut que saluer la décision de la direction de course, quand on voit les ravages de Miguel sur nos belles côtes bretonnes (et grosse pensée au passage à tous les bénévoles de la SNSM, qui risquent chaque jour leur vie pour veiller sur les marins).

  

Parcours express, minis à fond la caisse !

Le lever se fait donc aux aurores, le jeudi 6 juin. Le départ étant prévu pour 9 h, nous commençons à sortir les bateaux à partir de 7 h 30. La baie de Douarnenez est baignée d'une lumière dorée, et c'est déjà un sacré spectacle que d'être là avec tous les petits copains ! On attaque d'emblée par un bord sous grand spi en direction de la Basse royale, au sud du chenal du Four, en face du goulet de Brest. Si je ne fais pas le meilleur départ – je touche même la bouée de dégagement ce qui m'oblige à faire un tour sur moi-même pour "réparer" ma faute – je me rattrape rapidement et sors de la baie en troisième position. 

  

Quand Simon Jourdan se lance dans la photo de pochette d'album ! 

Un premier nuage nous tombe dessus, le vent rentre fort, et il faut se battre pour ne pas partir au tas (ça donne de jolies figures acrobatiques !). A ce jeu-là, on se retrouve vite à batailler à trois, avec les mêmes accolytes que depuis le début de la saison : le 865 de François Jambou, et le 800 d'Erwan Le Mené ! J’avais vu le nuage arriver, donc je m'étais bien préparé sur le bateau... sauf que j’avais oublié de mettre un pantalon de ciré (je vous laisse m'imaginer en train de barrer accroupi dans le balcon arrière pour essayer d'éviter les raz-de-marée sur le pont) !

J’enroule donc Basse royale, bien trempé, mais second ! Je décide de virer tout de suite après la bouée, là où François prolonge un peu son bord. Erwan met le cligno aussi, bien au chaud dans mon axe. Or derrière le nuage, le vent tourne à gauche, ce qui est bon pour nos affaires ! Non seulement je prends la tête de flotte grâce à ce petit décalage, mais en plus j'ai un meilleur angle que François pour gagner la seconde marque de parcours : l'Occidentale de Sein. C'est un bord au reaching, où les carènes plus larges et plus puissantes sont clairement avantagées. Le 800 a clairement du mal à suivre le rythme que nous lui imposons avec le 865. 

    

La fusée 945 en phase de décollage...

Une fois l'Occidentale de Sein passée, il faut ensuite amorcer le retour vers Camaret. Là, je me trompe clairement de voile, je mets le petit gennaker au lieu du grand, puis je change pour le spi medium, ce qui n'est pas franchement une meilleure idée. Je m'en veux de ne pas en avoir profité pour creuser l'écart à ce moment-là... Ensuite, sur le petit bord au près vers Basse vieille, le vent tourne, et même si je suis du bon côté, François se retrouve soudain avec moins de route à faire au près que moi. D'autant que je perds un peu de temps en galérant à prendre des ris... Dans cette régate qui a tout d'un sprint, c'est souvent à celui qui fait le moins de boulettes, et j'ai bien peur à ce moment-là d'avoir laissé un boulevard à François !

Je passe quand même en tête à Basse vieille, mais je sens le souffle du 865 sur mes safrans... Il ne faut rien lâcher ! Le dernier bord de près vers la ligne d'arrivée est légèrement stressant... Le vent n'arrête pas de changer sur le plan d'eau, ce qui fait qu'à la faveur d'un petit  passage de nuage, je suis plus rapide ou c'est soudain François qui revient fort... A deux milles de l'arrivée, je me prends un énorme grain sur le coin de l'étrave : ça souffle à 38 noeuds, et le bateau est littéralement couché... Je mets un ris dans la grand voile, et le bateau est toujours couché... Il n'y a qu'à attendre que ça se calme, en espérant que François n'en profite pas pour revenir. Mais lui qui n'a rien raté du spectacle anticipe en prenant un ris à son tour, sauf que quand le nuage lui arrive enfin dessus... à peine un petit quinze noeuds ! Au final on conserve donc l'écart, et je remporte la course seulement 5 minutes devant François ! 

  

Un ministe tellement content de gagner qu'il se lance dans la choré de YMCA...

C'était sport, mais ça passe : je décroche enfin mon premier titre en solitaire sur Tartine ! Une excellente manière de fêter le premier anniversaire de la mise à l'eau de Tartine... Quelle année riche en émotions et en apprentissage sur mon petit bolide ! Merci au Télégramme d'avoir raconté cette revanche ainsi qu'à Ouest-France qui a débriefé ce sprint !

 

Pour la petite anecdote, je me suis dirigée vers le "2" spontanément... on prend vite des réflexes à mon âge ! 

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